Dakar - Dans le cadre de la surveillance de la poliomyélite, les résultats des tests ne sont acceptés que lorsqu’ils proviennent d'un Laboratoire de Poliovirus accrédité par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En vue de conserver son accréditation, l’Institut Pasteur de Dakar a procédé à son évaluation annuelle. 

La surveillance est une activité essentielle à l’éradication de la poliomyélite dans le monde, car une surveillance de haute qualité permet de détecter rapidement la transmission des poliovirus. Les principaux systèmes de surveillance recommandés pour détecter la transmission de la poliomyélite sont la surveillance des cas de Paralysie Flasque Aiguë (PFA) chez les enfants de moins de 15 ans, et la surveillance environnementale qui a été introduite par l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite afin de compléter la surveillance des cas de PFA.

Cette surveillance est l’un des pivots de la stratégie d’éradication de la poliomyélite qui prévoit d’utiliser les innovations technologiques et d’analyser des échantillons pour une détection et un séquençage plus rapide, permettant d’accélérer les activités de riposte.

C’est dans ce contexte que l’Institut Pasteur a reçu deux experts de l’OMS pour son accréditation annuelle. 

L’évaluation conduite par l’OMS permet d’accompagner les laboratoires à se conformer aux normes établies par l’OMS. « Lorsqu’il y’ a des manquements, l’OMS appuie les laboratoires sur les différentes étapes à franchir jusqu’à l’atteinte des standards requis » nous a expliqué Dr Annick Dosseh, Responsable Labo IST pour l’Afrique de l’ouest à l’OMS.

Pour rappel, l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) collabore avec l’OMS depuis plus de 50 ans et est actuellement un de ses centres collaborateurs. L’OMS l’approvisionne en réactifs et consommables nécessaires au diagnostic des Paralysies Flasques Aiguës et à la surveillance environnementale des poliovirus.

En tant que laboratoire du réseau mondial des laboratoires polio coordonné par l’OMS, l’Institut Pasteur de Dakar soutient au-delà du Sénégal, au moins cinq autres pays de la sous-région pour suivre la circulation des poliovirus.

D’après le Dr Martin Faye, « la valeur ajoutée de ce laboratoire se trouve dans sa capacité à poser le diagnostic et à délivrer les résultats dans les délais recommandés par l’OMS, mais aussi dans son appui au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale du Sénégal pour les besoins de prélèvement dans l’environnement ».

Les données fournies par le laboratoire permettent aux autorités sanitaires de prendre les bonnes décisions pour stopper la circulation des poliovirus.

Rappelons qu’entre décembre 2021 et février 2022 deux campagnes de vaccination à l’endroit de tous les enfants de 0 à 59 mois avaient été organisées au Sénégal après la détection de cas de poliovirus (18 cas de PFA et 15 cas environnementaux).